J’aurais pu classer cet article dans mes 3 rubriques puisque ce sujet concerne à la fois l’éthique, l’environnement et le bon sens pour vivre en harmonie avec les espèces qui partagent notre Planète…
Avant l’expérience marquante que je vais vous raconter, j’étais catégoriquement et totalement contre la fourrure. Mais j’en avais cette vision limitée des manteaux en vison portés par de richissimes bonnes-femmes. L’ironie, c’est que je ne me rendais même pas compte que dans mon placard j’avais deux pulls en angora !
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C’était il y a 3 ans. Avec ma classe de Master 2 Ressources Humaines (oui je vous spoile un peu la suite de mes articles Choisir son métier^^) nous avons eu l’immense chance d’aller 15 jours en Chine. A Chengdu (province du Sichuan) et Xi’An (province du Shaanxi).
Je faisais partie de la commission chargée d’organiser nos visites culturelles au cours de notre séjour. A Xi’An, se trouve le site historique de l’armée en terre cuite. Lieu touristique incontournable de la province.
Le bus nous a déposés sur un parking, à 10 min de marche de l’entrée. J’étais en tête de peloton pour acheter les tickets d’entrée au tarif de groupe.
Nous nous sommes engagés dans une allée, marchant d’un pas décidé. Et puis, soudain, j’ai vu au loin, ce que j’ai cru être pendant quelques secondes, une peau d’ours accrochée contre un mur. En approchant, j’ai pu distinguer vaguement les traits d’un chien. Nous avons tourné dans une allée pour rattraper l’entrée du site, et là, s’étendait devant nous, sur plusieurs mètres, un marché de peaux de chiens et de chats.
J’ai tourné les talons, ne pouvant plus avancer, prise de nausée et folle de rage. J’ai retenu un hurlement. Mes copines voyant mon malaise m’ont aidé à traverser. J’ai marché la tête baissée en retenant mon souffle.
Autant vous dire que je n’ai prêté presque aucune attention à ce que j’avais sous les yeux durant toute la visite. Je redoutais le moment où il faudrait que je retraverse ce marché sordide.
Je savais que les chinois mangeaient du chien. Ce n’était pas très étonnant de voir des peaux de chiens, comme on peut voir en France des peaux de vache dans les magasins de déco… Mais entre le savoir et le voir, il y a un monde… Pour les chats, c’était une surprise, je ne le savais pas.
Sur le retour, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai fait quelques clichés du marché.
Je me suis jurée d’agir un jour ou l’autre pour dénoncer ce que j’avais vu. En rentrant en France j’ai fait des recherches sur Internet. J’ai découvert que la fourrure de ces chiens terminait la plupart du temps sur… Les bordures des capuches de nos manteaux / parkas fabriqués en Chine.
L’hiver qui a suivi, j’ai eu envie d’agir pour cette cause. J’ai participé à une manifestation anti-fourrure organisée par l’association Droit des Animaux du Sud. Voulant témoigner de ce que j’avais vu, les gens que j’ai interpellés ou qui venaient spontanément nous poser des questions, répliquaient qu’il y avait plus urgent comme problème. Que la fourrure c’était « un problème de riche ». Que la majorité de la population n’était pas concernée.
FAUX
Oui, bien sûr que les manteaux de fourrures en chinchillas, en renard blanc ou en hermine existent. Pour avoir passé un Noël près de Megève, je peux vous dire qu’ils sont encore très tendances…
Mais c’est la fourrure bon marché que nous connaissons mal…
Premier point : ne pas faire aveuglément confiance aux étiquettes.
Il y a les fourrures « bien tolérées » par le consommateur européen : lapin, raton-laveur par exemple. Et celles qui sont taboues : chiens et chats. Donc forcément, les vendeurs ne les mentionnent pas ! Quand je dis « tolérées » comprenez, les animaux que nous classons dans notre culture, comme « fait pour ça, ayant cette utilité ». #spécisme
Deuxième point: soyez vigilants!
Si auparavant, le prix était un critère pour savoir si la fourrure était vraie ou fausse, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
De plus en plus de marques haut de gamme assument la fausse fourrure, alors qu’on peut trouver des parkas et autres doudounes à capuche en véritable fourrure à des prix plus abordables. C’est un peu le monde à l’envers.
Pour le consommateur, difficile de s’y retrouver, quand on s’aperçoit que finalement on peut trouver de la vraie et fausse fourrure à TOUS les prix.
Le mieux est encore d’apprendre à repérer la vraie fourrure. Je vous renvoie sur le site de Mode Sans Fourrure, où les méthodes pour y parvenir sont bien détaillées : cliquez ici.
Le mieux est peut-être tout simplement de s’abstenir ? Aujourd’hui de plus en plus de marques éthiques créent des manteaux en fausse fourrure. Pour le moment, je n’ai pas été tentée par ce style de manteau. Parce que, même s’il s’agit de fausse fourrure, pour moi, c’est encore en banaliser le port. Mais il ne faut jamais dire « jamais ». Peut-être un jour quand la vraie fourrure aura complètement été éradiquée #jycrois !
Pour vous sensibiliser à l’absurdité de la fourrure, je vous ai raconté cette histoire parce qu’elle m’est arrivée et que ce marché m’a beaucoup choquée. Auparavant, inconsciemment je faisais des différences, j’achetais la fourrure « bien tolérée ». Mais de voir, ces animaux qui sont, en France, nos compagnons les plus proches, je me suis rendue compte de mon erreur!
Il n’y a aucune différence.
J’aurais pu également vous parler des élevages de vison à Emagny, en France… Ou de l’angora, ou encore des plumes d’oies… Oui, parce que nous ne faisons pas mieux par ici…
Si vous avez besoin de plus d’infos, je vous conseille le site le plus complet sur le sujet : Mode sans fourrure Vous pouvez notamment y trouver les listes rouges et vertes des marques qui commercialisent ou qui ne vendent plus de fourrure.
(pour les plus sensibles, pas d’image difficile en ouvrant le site)
4 commentaires. Laissez une nouvelle
Bel article ,j’ai pris conscience de l’horreur de la fausse fourrure,du coup je m’abstiens,j’ai toujours un doute…..
Merci Agnès. J’ai la même habitude. Après avoir vu ça, difficile de faire confiance aux marques…
C’est vraiment horrible, une réalité terrible ! Je m’abstiens totalement de porter de la fourrure même « fausse » car je n’ai aucune confiance. J’essaye de sensibiliser, d’informer autour de moi, en imprimant notamment articles et photos que je trouve sur le net, pour avoir plus d’impact sur mes interlocuteurs.
Mais souvent, je suis consternée par leur manque de compassion ou d’intérêt sur le sujet, ils préfèrent fermer les yeux, ne pas savoir. Pffff, l’espèce humaine est la pire de toute !
Merci Patricia pour ce commentaire. Je comprends tout à fait. Pendant l’action avec l’association Droit des Animaux du Sud, j’ai accosté une jeune fille qui portait une capuche à fourrure. Je lui ai fait mon petit speech, photos à l’appui. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit: « mais je m’en fiche que ce soit du chien, moi j’aime ça! ».
Je pense surtout que les gens le vivent un peu comme une « agression », j’entends par là, qu’on leur met le nez dans ce qu’ils veulent ignorer. Leur réaction négative ou provocante est un moyen de se défendre. Mais je ne doute pas qu’ils soient touchés…
Une nouvelle campagne vient de sortir aujourd’hui viretacapuche.com les choses avancent, soyons optimistes! 🙂 Chaleureusement.